- " Tu cherches Dieu partout, sauf là où Il est réellement : dans la Bible ! " mavait fait observer Jean, mon futur mari, lorsquil a remarqué le genre de livres que javais dans ma bibliothèque.
- " Peut-être, mais ce bouquin est carrément imbuvable ! Jai commencé à le lire et quand jai vu ces histoires de guerres, de vengeance, jai été choquée. Javais entendu dire que Dieu est amour et dans ce que jai lu, je ne vois pas quil est question damour ! Alors, jai abandonné ma lecture et rangé cette Bible avec les autres livres ! "
Pour Jean, je cherchais Dieu, mais moi, je cherchais surtout le sens de la vie car jétais persuadée que nous nétions pas sur terre pour rien, mais que nous avions quelque chose dimportant à y découvrir ; et puis, nous étions faits de manière tellement merveilleuse que lidée dêtre le fruit dune évolution me semblait totalement absurde. La nature, autour de moi, me fascinait par sa beauté ; assurément, elle nétait pas non plus le fruit du hasard Et puis, jétais convaincue que nous devions chercher à vivre de façon plus saine, plus simple, quitte à se trouver à contre courant dans un monde avide qui sacrifie les humains à lautel du profit et du gaspillage. Oui, jai toujours pensé quil y a en nous une dimension précieuse, intérieure et que, grâce à elle, nous pouvions vivre plus harmonieusement entre nous, humains.
Du coup, mon premier contact avec la Bible navait pas été concluant du tout par rapport à mes questions sur le sens de la vie ! Autant vous dire que je trouvais vraiment bizarre que mon fiancé la lise pendant des heures. Je me demandais bien ce quil pouvait en retirer car il avait vraiment lair absorbé. Voilà vingt ans quelle fait partie de sa vie, cette Bible ! Elle est son livre de chevet, il lemporte avec lui lors de tous ses déplacements Alors Jean ma gentiment conseillé de reprendre ma lecture en commençant par les Evangiles ou le livre des Actes des Apôtres. Je nétais pas convaincue du tout.
Depuis au moins 15 ans, Jean est abonné à La Tour de Garde, une revue déposée par les Témoins de Jéhovah lors de leur visite de maison en maison. Il avait souvent eu avec eux, dans son jardin, de longues discussions sur Dieu sans jamais aller plus loin parce quil navait pas le temps.
En novembre 95, Jean me fit donc part de sa décision de fréquenter les Témoins pour approfondir ses connaissances bibliques car, selon lui, personne dautres queux ne propose de faire une étude biblique personnelle à domicile.
Je me souviens avoir montré mon désaccord en pleurant car, peu de temps avant, dans ma région, javais assisté à une réunion de mise en garde contre ces gens auxquels javais justement acheté la Bible qui dort sur un rayon de ma bibliothèque.
Javais entendu dire que cétait une secte, et Jean me disait : " Le meilleur moyen de savoir si cest réellement une secte, cest de vérifier par toi-même, plutôt que de croire lopinion publique qui colporte nimporte quoi ! Je les connais depuis des années ces gens-là, ils sont bien, je les apprécie, ils ne font de mal à personne ! "
Bien sûr, la détermination de Jean et labsence darguments solides de ma part ont abouti au fait quil a commencé à fréquenter, chaque vendredi soir, le couple W quil connaissait et quil avait contacté par téléphone pour convenir dun rendez-vous. Parallèlement à cela, il avait aussi décidé dassister à une réunion par semaine, après son travail.
Au bout de quelques mois, alors que nous discutions de ce quil apprenait avec le couple W, ma curiosité a été piquée au vif et jai voulu en savoir plus sur ce Dieu merveilleux qui promet un avenir tellement beau aux humains. Je me sentais attirée par le mode de vie très simple de ces Témoins dont il me parlait avec enthousiasme et, dans ce quil me racontait, je ne voyais pas où était le danger. Jai donc décidé de laccompagner.
A lépoque, je travaillais et jhabitais dans les Vosges. Je marrangeais pour regrouper mes 38 heures hebdomadaires sur quatre jours afin dêtre à Strasbourg le jeudi soir pour assister à la réunion avec lui, et aussi pour assister à létude à domicile le vendredi soir.
Oui, jétais très heureuse de découvrir Dieu et son dessein pour lhumanité ! Nous étions quatre autour dune table, à lire à tour de rôle dans un livre intitulé "Vous pouvez vivre éternellement sur une terre qui sera transformée en paradis" et à chercher dans notre Bible les versets cités en référence dans chaque paragraphe.
Comme je navais aucune connaissance biblique, pas même un souvenir des séances incontournables de catéchisme de mon enfance, tout sinscrivait sans difficulté, ni réticence dans mon cerveau vierge, comme sur une page blanche : javais tout à découvrir !
Auparavant, jaimais la littérature au parfum de spiritualité moderne, comme celle du Nouvel Age. Je my ressourçais régulièrement pour me détendre. Javais aussi approché le Judaïsme pour mieux comprendre le peuple juif qui ne me laissait pas indifférente par ce quil avait vécu (javais lu tous les ouvrages de Martin Gray). Javais fréquenté de façon non suivie, un cours de yoga pour trouver la paix intérieure, mais je métais vite insurgée contre lénormité qui consiste à faire souffrir son corps dans des postures douloureuses pour mieux se connaître et découvrir la dimension spirituelle de son être
Maintenant, je me trouvais en face de gens tout disposés à minstruire réellement et franchement sur Dieu, qui tout à coup nétait plus un sujet tabou, dans la bonne humeur, avec gentillesse et disponibilité : cela me touchaient beaucoup et mon goût pour létude était comblé.
Le mois de juillet 95 est arrivé et nous avons assisté à notre première grande assemblée de Témoins de Jéhovah. Quel ne fût pas notre étonnement, je pourrais dire notre émerveillement, de constater la discipline qui régnait dans cette grande foule de plus de 10.000 personnes réunies dans un stade sans agents de police pour maintenir lordre ! Et aussi de voir tous ces gens correctement habillés, ces enfants obéissants, ce joli décor ! Oui, vraiment, ces gens-là étaient accusés à tort dêtre une secte ! "Que les gens viennent donc vérifier eux-mêmes ! " répétait mon mari.
Après cette assemblée, nous avons continué notre étude avec le nouveau livre paru pour la circonstance et accueilli avec une joie générale, intitulé "La connaissance qui mène à la vie éternelle".
Au cours de mon étude, jai vite réalisé que javais un choix à faire. Pour moi, cétait évident de me placer du bon côté, cest-à-dire celui de Dieu plutôt que celui du monde, car je ne voulais pas être détruite à Harmaguédon. Nous avons aussi commencé à faire du porte à porte avec des Témoins car cela coulait de source quil nous fallait annoncer la Bonne Nouvelle aux gens !
En janvier 96, nous nous sommes mariés parce que, dune part, cétait notre objectif de vie et dautre part, cela nous semblait tout naturel de conformer notre vie aux exigences divines pour vivre devant Dieu avec une conscience en paix. Selon la Bible, le mariage est une institution sacrée et nous ne devons pas le déshonorer, ni vivre en couple en dehors de ces liens.
Nous avons poursuivi notre étude jusquà la fin du livre et à la grande assemblée de trois jours, en juillet 96, jai pris la décision de "vouer ma vie à Jéhovah ", cest-à-dire de me faire baptiser. Cétait dans lordre des choses puisque je voulais faire partie du peuple de Dieu sur terre. Javais accepté tout lenseignement, rien ne sopposait à cette décision, ni de mon côté, ni du côté des anciens qui mavaient interrogée sur les convictions acquises pendant mon étude avec eux.
Tout doucement, nous étions en train de rentrer dans un moule sans nous en rendre compte, tellement les choses se font graduellement, bien distillées pour que nous les acceptions tout naturellement. Nous avons adopté le rythme des réunions (le jeudi soir et le dimanche), des études (le mardi soir dans une famille) et de la prédication (le dimanche matin ou en semaine).
Nous avions de nouveaux contacts et pour moi, cétait important car je venais de déménager et je ne connaissais personne en Alsace. Une vie nouvelle s'organisait avec des nouveaux repères, des nouveaux amis : les Témoins ! Javais limpression davoir une grande famille, je me sentais entourée.
Jean sest fait baptiser lors de lassemblée de juillet 97, plus pour ne pas rester en arrière que par pure conviction de devoir franchir ce pas. Il est vrai que les Témoins ont une attitude tout à fait différente selon quon fait partie de leur religion ou pas. Un exemple tout simple : ils mont tutoyée du jour au lendemain après mon baptême, tandis quils vouvoyaient Jean, qui vivait plutôt mal cette différence. Il avait demandé aux Anciens sil était vraiment mûr pour cette étape et une sorte de malaise a commencé à lenvahir. Il avait beaucoup de difficultés à rentrer dans ce moule tout préparé, il résistait. De plus, il détestait au plus haut point le côté scolaire des réunions, sans parler du port obligatoire de la cravate !
Au bout de quelques mois, il sest rendu compte que quelque chose ne collait pas dans les explications de la Société des Témoins de Jéhovah (Société des Témoins de Jéhovah), notamment à propos du passage relatif à lenlèvement des saints au retour visible de Jésus, figurant dans I Thessaloniciens chapitre 4 versets 15 à 18. Pour lui, le raisonnement de la Société des Témoins de Jéhovah était faux et reposait sur une mauvaise interprétation de ce passage.
Il a commencé à attirer mon attention sur ces versets, me disant que tout lenseignement de la Société des Témoins de Jéhovah reposait sur une erreur et que si cette erreur était dénoncée, tout le montage seffondrerait comme un château de cartes dont on retirerait une carte à la base.
Jétais perplexe, je ne comprenais pas les raisonnements de Jean. Je constatais quil ne pouvait pas obtenir de la part des Anciens des explications qui lui donnent satisfaction, en raisonnant uniquement avec la Bible. Ils essayaient immanquablement de lui faire accepter les explications de la Société des Témoins de Jéhovah auxquels ils étaient habitués et fermement attachés. Le dialogue na pas été possible, Jean sest peu à peu soustrait au rythme des réunions et des études, tout en continuant à me harceler pour me convaincre derreur.
Je me sentais mal dans le climat qui régnait autour de moi, entre un mari qui commençait à être considéré comme un apostat par les autres, et des Anciens qui me mettaient en garde contre lui ! Malgré tout, jai continué à étudier les articles de la Tour de Garde, à fréquenter les réunions et à soutenir la prédication. Jean ne supportait pas de me voir silencieuse, cest-à-dire dans une position où je ne le soutenais pas. Nous ne pouvions plus aborder ce sujet sans nous disputer.
Jétais inquiète. Jai cherché à savoir ce quétait un apostat. Selon un dictionnaire biblique, ce terme est employé pour décrire une grande rébellion contre Dieu, labandon de Dieu ou de la foi. Assurément, ce nétait pas le cas de Jean qui est attaché à la Bible et à Dieu. Cela ma rassurée et en même temps, cela ma intriguée : la définition de la Société des Témoins de Jéhovah ne correspondait pas à celle du dictionnaire. Les Anciens, eux, parlaient de rébellion contre la Société des Témoins de Jéhovah Ce nest pas la même chose !
Jai changé de lieu de réunion pour ne plus avoir à faire avec tous ceux qui connaissaient Jean et jai supplié Dieu de me révéler la Vérité. Je me sentais de plus en plus mal
Javais persuadé Jean décrire au Béthel de Louviers (la maison mère en France) pour avoir un éclaircissement et lui me soutenait que le Béthel ne pouvait pas lui apporter une réponse plus précise sans mettre en péril le reste de leurs écrits. Jai insisté, il a écrit pour parler de son étonnement à propos de leur raisonnement et signifier son désaccord, jai tapé sa lettre et je lai expédiée. Comme seule réponse, il a été contacté par le frère W, justement, qui lui a fait part de la réponse du Béthel : soit accepter lexplication de la Société des Témoins de Jéhovah sans discuter, soit se retirer. Cette façon inacceptable dimposer arbitrairement une telle alternative a été la goutte deau qui a fait déborder le vase. Nous avons été choqués.
Il a été convoqué pour une courte entrevue avec lAncien et un surveillant, à lissue de laquelle il a confirmé vouloir se retirer de la Société des Témoins de Jéhovah sans plus attendre. Ils ne lont même salué en partant ! Quelle déception ! Jai eu mal au cur pour lui, il était très déçu.
Jean a fini par me mettre au pied du mur en exigeant de ma part, si jétais honnête, de vérifier lenseignement. Jai donc pris du recul car de toutes façons, depuis un moment, je me sentais mal à laise, moi aussi, et changer de salle du Royaume ne mapportait rien de satisfaisant, je me sentais très seule.
Mon malaise, au départ, nétait pas doctrinal, comme chez Jean. Il émanait plus de mon cur que de mon intellect. Je ressentais quelque chose qu'il m'était impossible de définir à lépoque. En plus, je percevais très mal les recommandations abusives de la Société des Témoins de Jéhovah en matière de discipline et de soumission aux Anciens, et puis cette invitation permanente de nous tenir à distance de tout ce qui venait de lextérieur
Javais aussi la très nette impression dêtre considérée comme une personne sans personnalité propre. Je commençais à étouffer et à me rebeller intérieurement contre la Société des Témoins de Jéhovah de laquelle je ne pouvais plus tolérer le ton doucereux des articles ou des conseils dont certains étaient tout simplement en opposition à la Parole de Dieu. Les Anciens voulaient me persuader davoir foi dans la Société des Témoins de Jéhovah autant quen Dieu et en Sa Parole. Je leur ai demandé de me fournir la preuve de ce quils avançaient en me montrant des versets bibliques, mais ils nont pas réussi à me convaincre car aucun verset biblique ne fait une telle invitation ! Je me suis heurtée à leur silence et à leurs regards suspicieux.
Voici quelques exemples de conseils que je qualifie dabusifs : la Société des Témoins de Jéhovah nous invitait à " montrer notre confiance dans les choix de Jéhovah" et à "ne pas trouver à redire aux choix de Jéhovah", en disant quil " est de notre intérêt de mettre notre confiance en ceux qui nous dirigent dans la congrégation ", cest-à-dire "comme les premiers chrétiens faisaient confiance aux apôtres et aux anciens ". Autrement dit, elle nous invitait à avoir une confiance quasi aveugle dans ceux qui étaient nos bergers, soi-disant pour notre intérêt.
Pas moins que cela ! Alors que la Bible nous recommande ceci : "ne pas placer notre confiance dans un ami intime" (Michée 7.5), "de se garder chacun de son compagnon et de ne placer sa confiance en aucun frère" (Jérémie 9.4) et "maudit soit lhomme robuste qui place sa confiance dans lhomme tiré du sol" (Jérémie 17.5) et aussi "mieux vaut se réfugier en lEternel que mettre sa confiance dans lhomme tiré du sol" (Psaume 118.8).
Dans ces versets, Dieu nous met simplement en garde contre la faiblesse humaine, la versatilité du cur humain, pour nous éviter des difficultés dans nos relations avec nos semblables. Il nous commande fermement de ne pas avoir foi en lhomme, mais davoir foi en Lui et en Jésus. Ce qui ne veut pas dire que la vie du chrétien est basée sur la méfiance constante vis à vis des autres, ce serait invivable, mais sur le discernement avec une confiance toute relative, limitée.
Le malaise qui grandissait en moi, je le sais maintenant, venait de lEsprit qui, en douceur, était en train de me montrer ma place. En tant que membre de la grande foule, je nétais pas une heureuse élue qui irait au ciel, et par mon adhésion à la Société des Témoins de Jéhovah, je ne faisais plus partie du monde. Ma question était : " Qui suis-je, moi, pour Dieu ? " Les lettres de Paul me laissaient perplexe, il me semblait quelles parlaient de moi aussi, pas seulement des fameux membres oints (des 144000).
Un jour, ayant acheté un livre sur les proverbes classés par thèmes, intitulé "Lart de vivre selon Dieu", je vis dans la liste des livres édités par le même éditeur un titre qui minterpella vivement. Cétait "Les Témoins de Jéhovah ont-ils raison ?" Cette question a fait plusieurs fois le tour de mon esprit, ne me laissant plus tranquille. Irais-je chercher louvrage en question ?
Car ce nest pas rien, pour un Témoin, doser acheter et lire quelque chose qui vient de lextérieur, du monde... On nous mettait tellement en garde contre toute la littérature non "Made in Société des Témoins de Jéhovah" que le seul fait de penser acheter ce livre me donnait limpression dêtre en faute. Mon cur battait très fort.
Le besoin de savoir ce quil y avait derrière ce titre lemporta sur ma peur. Cétait en août 98. Jentrai donc avec mon mari dans la librairie CLC pour acquérir le livre qui, en fait, était une petite brochure rapide à lire. La préface nous donna envie de tout lire dun seul trait, ce que nous avons fait devant une tarte flambée, au restaurant !
Elle disait que lauteur voulait, par le moyen de cet ouvrage, "éclairer les adhérents sincères du mouvement, tout en préservant les chrétiens de ses doctrines néfastes " et aussi que la Société des Témoins de Jéhovah "jonglait avec les textes bibliques et avec lhistoire ". Il dénonçait les " incohérences de leur doctrine et le jugement à la fois enfantin et acerbe quelle porte sur tous les chrétiens. "
Mon mari était heureux de rencontrer un écho à sa conviction dêtre dans lerreur, et moi, je découvrais la raison de mon mal-être. Nous sommes retournés à la librairie CLC pour acheter un autre ouvrage qui avait attiré notre attention : " Témoins, oui de Jéhovah, non ! " de C. Piette et nous avons littéralement dévoré ce livre bien construit, avec de nombreuses preuves.
Cen était trop ! Je ne pouvais pas aller plus loin, cétait clair. Jai décidé sur-le-champ de ne plus fréquenter les Témoins, sans donner pour autant ma démission. Javais mon idée sur la façon dont je voulais quitter la Société des Témoins de Jéhovah. Il me fallait du temps.
Par un concours de circonstance, jai eu entre les mains un tract " 5mn pour une éternité " qui proposait une étude biblique par correspondance pour comprendre ce que je venais de lire : cétait ce quil me fallait. Jai acheté plusieurs versions bibliques (Segond, Jérusalem, Parole Vivante et Français Courant) pour vérifier les falsifications annoncées par C.Piette et jai commencé une vraie étude biblique : des questions dont les réponses étaient à trouver dans les versets indiqués, et non pas données toutes faites dans une littérature comme chez les Témoins.
Javais prié Dieu, supplié même, de me révéler Sa Vérité à travers mon étude, et bien sûr Il a répondu à cette prière. Tout devenait limpide : je découvrais en même temps la beauté du message que Dieu madressait à travers Sa Parole, et aussi toutes les falsifications contenues dans la Traduction du Monde Nouveau de la Société des Témoins de Jéhovah : des mots remplacés par dautres, des parenthèses, des crochets, des ponctuations pour coller à leur doctrine.
Puis jai eu en mains une série de traités édités par La Diffusion de lEvangile et leur lecture, Bible en mains, a renforcé mes convictions. Ces traités, avec le livre de C.Piette, mont donné la matière pour préparer concrètement ma sortie de la Société des Témoins de Jéhovah. Depuis un moment, javais envie décrire à tous les Témoins que je connaissais, en leur expliquant ce que javais découvert. Je voulais y joindre des versets triés par thèmes : les parallèles entre Jéhovah (Dieu) et Jésus, les 144.000, le Saint-Esprit et les falsifications de leur version.
Jai mis tout mon cur à la préparation de ce courrier, bien en retrait, à linsu des amis Témoins. Mon recul était nécessaire, tant par rapport aux réunions que par rapport à la littérature empoisonnée de la Société des Témoins de Jéhovah. Tout ce que japprenais au cours de mon étude par correspondance posait en moi un fondement plus solide, puisque javais rencontré le Seigneur Jésus, qui mavait été soigneusement caché auparavant !
Il ne ma pas fallu longtemps pour avoir envie de chercher des chrétiens avec lesquels partager ma foi en Christ toute neuve. Jai pris contact avec lune des églises de lEntente Evangélique de Strasbourg figurant sur une liste remise par la librairie CLC, et jai assisté à mon premier culte, mi-octobre 98, à léglise Bonne Nouvelle. Je me suis fait connaître en tant quancien adepte de la Société des Témoins de Jéhovah et jai été accueillie, félicitée, encouragée, entourée par des gens libres et visiblement heureux. Ils chantaient des louanges à Dieu comme jamais je nen avais entendu. La sobriété de leur salle la rendait très belle. Je my suis sentie très bien et depuis, je my suis engagée.
En février 2000, je me suis fait baptiser par immersion, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, parce que jétais devenue enfant de Dieu par ma foi en Christ. Je voulais témoigner publiquement de cette foi en Jésus et dire que maintenant, je voulais Le suivre, devenir un témoin de Sa personne. Javais assez longtemps vécu sans me préoccuper de Son existence.
Seule laction de lEsprit de Dieu en moi pouvait me pousser à saisir la nécessité dun changement dans ma vie (ce quon appelle la nouvelle naissance). Cest aussi cet Esprit qui ma permis de comprendre limmense enjeu de cette tromperie, de cette machination infernale dont jai failli être victime en tant quadepte de la secte.
Grâce à Dieu, je lavais échappé belle ! Je me rendais compte que le danger résidait dans lenseignement reçu, bel et bien faux, tellement bien présenté quil aurait pu passer pour vrai à cause de la présence de nombreux versets bibliques et surtout à cause de mon ignorance des Saintes Ecritures. Et cest sur cette ignorance que compte la Société des Témoins de Jéhovah (ou toute autre secte), pour perdre les gens qui sintéressent à Dieu. Seul Satan peut en tirer parti puisque son but, toujours actuel, est dégarer les gens les plus sincères, de les éloigner du seul Chemin, de la Vérité, de la Vie éternelle en Jésus, en falsifiant les Ecritures.
Cest là que je veux mettre en garde les lecteurs de ce témoignage : attention à la littérature colportée par la Société des Témoins de Jéhovah via leurs adeptes. Les lecteurs non avertis, comme jen faisais moi-même partie, ne peuvent pas déceler lerreur redoutable véhiculée à travers des magazines bien présentés, aimablement diffusés, par des gens au zèle admirable dont la sincérité nest pas à mettre en cause.
Lange de lumière se déguise pour mieux vous attirer. Comme les articles sont truffés de versets bibliques et que lors des études, on vérifie non pas le sens du verset, mais seulement sa présence, on ny voit que du feu et on pense avoir à faire à quelque chose de sérieux. Tout est mis en uvre pour cultiver, petit à petit, la confiance des futurs adeptes.
Le reproche le plus grave quon puisse faire à la Société des Témoins de Jéhovah est de masquer la pleine suffisance du sacrifice de Jésus. Bien sûr, ils croient en lexistence de Jésus, le Fils de Dieu, le plus grand Homme de tous les temps mais ils nont pas foi en lui comme en Dieu. Ils parlent souvent de lui, mais ne lui donnent pas la place quil tient dans la Bible. Ils croient aussi que lEsprit de Dieu est une simple force agissante et nutilisent pas la majuscule pour lécrire.
Le salut des Témoins est basé sur les uvres : faire beaucoup dheures de prédication, distribuer de nombreuses revues, instruire de nombreuses personnes intéressées par une étude biblique. Ils ne peuvent pas adhérer à lidée dun salut par pure grâce divine saisie par la foi seule et se moquent de ceux qui y croient ! En un mot, ils ne croient pas à ce que Dieu dit dans Sa Parole !
A travers leur doctrine, ils nient lenfer et en diffusant cette dangereuse doctrine, ils envoient justement les gens en enfer car ils les tranquillisent par rapport à leur culpabilité devant Dieu en leur enseignant quils auront une seconde chance après leur mort physique : rien de plus faux ! Jamais la Bible nenseigne cela !
Ce qui peut attirer chez les Témoins, cest leur mise toujours soignée, leur zèle admirable, leur disponibilité illimitée, lambiance familiale de leurs congrégations. On ne peut nullement mettre en cause leur sincérité, elle est réelle. Mon mari dit : "La vitrine est très jolie, tout y est bien pensé pour accrocher les futurs adeptes." Autrement dit, la présentation est impeccable, les articles très bien amenés, enrichis de nombreuses citations bibliques, les revues sont dintérêt général, les questions posées accrocheuses, mais cest du poison !
Autre danger mortel : les versets sont utilisés hors de leur contexte, voire en partie, selon les besoins de la doctrine. De cette manière, on peut faire dire ce quon veut à la Bible. Vous pourrez lire un article, en vérifiant que les versets cités y figurent : rien ne vous choquera si vous ne réfléchissez pas. Les raisonnements font tellement bien appel à votre logique que vous ne vous apercevrez pas quils vous induisent en erreur.
Les adeptes sont en général des personnes qui, en recherche de Dieu, nont aucune connaissance biblique solide, ou des personnes croyantes écurées par leur religion, ou encore celles qui ont peur de la fin du monde. On trouve aussi des personnes interrogatives par rapport à la misère du monde, à la mort, à linjustice. Chez la plupart des adeptes, hélas, ce nest pas une recherche de Dieu et lamour pour Lui qui les poussent à adhérer, mais la crainte dêtre détruites à Harmaguédon.
Car cest un point sur lequel la Société des Témoins de Jéhovah insiste beaucoup : les Témoins sont persuadés que le salut nest que chez eux, dans leur religion. Selon leur croyance, en dehors deux, personne ne peut être sauvé. Ils veulent faire monter les gens dans leur arche de Noé symbolique.
Mais sauvé de quoi ? Les Témoins disent "de la destruction des méchants à la fin du monde toute proche, du grand jour de Harmaguédon". La Bible dit "de votre état de péché à cause duquel vous demeurez sous la colère divine et pour lequel Jésus est mort".
Chez les Témoins, je navais pas ressenti le besoin de me repentir de mon état de péché, cest-à-dire dindépendance vis à vis de Dieu, dindifférence à son égard. Je croyais que jétais quelquun de bien parce que je cherchais à vivre mieux, parce que je ne faisais de mal à personne, parce que javais de bonnes fréquentations et parce que je navais pas le cur rempli de mauvaises intentions. Je me reposais sur ces critères du monde et cela me suffisait.
Les normes divines sont différentes et bien plus élevées ; elles nous mettent en face de nos manquements et de notre auto suffisance. Il ma bien fallu me repentir de toutes les situations vécues en dehors de Ses normes et demander pardon au Seigneur pour avoir enfin la paix dans mon cur et éprouver une grande joie. Cest alors que je me suis tournée vers Lui et que jai cherché Sa direction pour le reste de ma vie. A partir de ce moment-là, seule la Bible est devenue mon guide, ma référence.
Ce que Dieu a fait pour moi : le pardon de mes fautes, le don de la vie éternelle, la vie plus libre, Il attend de le faire pour tous ceux qui désirent sincèrement sapprocher de Lui.
Ce choix est personnel, important et urgent car demain ne nous appartient pas, la mort peut nous surprendre. Peu importe la religion à laquelle nous appartenons, le plus souvent par tradition, depuis notre naissance, sans que nous layions choisie. Cest notre position personnelle devant Dieu aujourdhui et notre foi en Jésus qui nous assure notre avenir éternel : soit le paradis (la vie avec Dieu), soit lenfer (la vie sans Dieu). Ce choix est devant nous et il est de notre responsabilité.
La Bible ne propose pas une religion, mais une relation avec Dieu. Cest tout naturellement quaprès ce choix, on recherche des personnes qui lont déjà fait, pour partager cette joie dêtre enfant de Dieu. Les chrétiens ne sont pas des gens parfaits, mais ils ont fait le bon choix : Jésus, le Chemin, la Vérité, la Vie. Cest ça, la différence ! Et dans leur imperfection, ils ont pour but de chercher à améliorer leurs relations avec leur prochain.
Aujourdhui, je suis heureuse davoir découvert le sens de la vie, qui est bien de chercher le Dieu vivant à travers Sa Parole, à travers Christ. Une fois que lon a fait cette rencontre, rien na plus autant dimportance dans la vie et la course aux choses vaines et futiles sinterrompt delle-même, faisant place à la paix intérieure, à la joie.